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En tant qu'écolo, on ne peut a priori que se féliciter de la prise de conscience par des militants socialistes de la cruciale urgence des enjeux écologiques, que crient les Verts à tous vents depuis plus de vingt cinq ans (1983, date de la fondation du parti ), et même trente cinq, avec la candidature de René Dumont aux élections présidentielles de 1974. On peut toujours rappeler son fameux appel, toujours actuel et limpide, publié sous le titre "Ouvrez les yeux !" Qu'en aurait-il pensé, de leur initiative ? Pas sûr qu'elle lui aurait procuré la distraction que son inquiétude raisonnée a imprimée à sa personnalité. D'aucuns parmi nous auraient tendance à lâcher un ricanement, un peu navré certes. Dans un premier temps.
Dans un deuxième, certains, dont votre serviteur, ne peuvent manquer de ressentir comme une montée de sève. Surtout devant les objectifs proclamés: créer une force capable de capter un tiers de l'électorat, à la fois social-démocrate et radical-écologiste (sic). Nom de nom !

Que ne viennent-ils renforcer nos rangs, rendant ainsi hommage à la justesse de vue de nos ainés, et à leur courage -ainsi que celui de nos contemporains- de ne pas aller à la soupe majoritaire ?
Nos statuts permettent l'expression de toutes les sensibilités, et les médias d'ailleurs ont tout loisir de relever le charivari qui précède le moment de compter les suffrages quand il s'agit d'adopter une plate-forme programmatique, après que chacun eut pû déverser toute la bile que lui aura inspirée l'état de notre vie publique. La position commune du parti est construite en dépit des gauloises joutes dont se régalent à loisir les mass média, et avec eux les faux idéalistes de la politique (qui font mine de croire que la Politique -avec un grand P- n'a rien à voir avec le désaccord, voire le conflit, et qu'au bout du compte, que le progrès n'a rien à voir avec le fait de les surmonter !), ces hypocrites, donc, si on les appelle par leur nom (on aurait aussi bien pu les appeler cyniques, ou plus simplement intellectuellement paresseux, si on veut rester correct en évitant le procès en malhonnêteté) s'obstinent à zapper l'essentiel, ce à quoi sert réellement un parti politique, c'est à dire le programme, le projet !

Lequel n'a d'ailleurs rien à envier au programme du PS sur ses soi-disant thèmes de prédilection précisément: l'économique et le social. On peut même aller jusqu'à dire que les propositions actuelles les plus innovantes en matière de lutte contre le chômage, de croissance (eh oui !) et de contrôle de la mondialistation -et ses effets pervers- proviennent de la réflexion écologique. Seulement voilà: qui en parle, à part les militants du parti ? Personne. Pas les médias, ni les camarades de gauche (tout le monde n'est pas à mettre dans le même sac, naturellement), occupés à ne voir du côté des écolos que le doigt, alors même qu'il est en train de montrer la lune.

Nos amis pensent donc habile de faire de l'écologie, sans les Verts... Donc, sans débat libre ? Sans les chamailleries qui transparaissent nécessairement avec la liberté et la transparence du débat ? Une écolo-technocratie, venue d'on ne sait où ? Ou bien projettent-ils plus simplement d'amplifier le mouvement qui consiste à piller allègrement dans le vivier d'idées, produites dans les conditions que l'on sait, sans les inconvénients de l'image -malveillante- tartinée avec constance par qui vous savez qui traitent l'opinion comme de la pâte à pain ?
Ou alors on avancerait, à doses homéopathiques, de manière à appraître plus modéré que le voisin, en le pillant, mais sans jamais le citer comme le véritable auteur... Quitte à faire semblant de découvrir l'Amérique, au gré des circonstances, comme vient de le faire le gouvernement en en appelant aux mânes de mai 1968 (ce qui est tout même un comble sous Sarko Premier, vous ne trouvez pas ?!), auquel on rend hommage en lui piquant le label "Grenelle". Il est vrai qu'on n'en est plus à une intoxication près en ce moment.

On peut déballer le catalogue, ce serait trop long ici, avancer les prémisses du raisonnement, ce serait intéressant mais qui alourdirait le propos, ou bien plus simplement proposer d'en discuter, franchement et librement, à la manière écolo: voilà qui paraît plus raisonnable.

Rendez-vous donc pour en débattre lundi 18 février 2008 à 20 heures à l'Hotel de ville de Bondy, Espace Marcel Chauzy,
avec Pascal Canfin, responsable de la commission "Economie et social" des Verts, en présence du maire et candidat aux élections municipales (PS !) de Bondy, Gilbert Roger, ainsi que Philippe Gauthier, conseiller municipal et candidat écologiste aux élections municipales de Bondy.

Et vous verrez ce que les Verts ont à dire en matière économique et sociale. Nom de nom !



Voir l'article du Monde:

http://www.lemonde.fr/politique/article/2008/02/12/un-groupe-de-militants-ps-veut-creer-un-pole-ecologique_1010299_823448.html



Samy Khaldi