A nouveau, un scientifique, Jean-Louis Bocquet, tente d'alerter les pouvoirs publics sur le danger que peuvent représenter les antennes électromagnétiques.
Jean-Louis Bocquet est ancien professeur d'université spécialiste des ondes électromagnétiques.
Aux opérateurs de téléphonie mobile qui assurent, études de l'OMS à l'appui, que les antennes ne sont pas dangereuses pour la santé, il répond : « On n'a aucun recul pour le savoir ».
L'Association française des opérateurs mobiles les compare aux antennes de télé et radio et tente de rassurer en disant que « depuis des décennies, il n'y a eu aucun problème ». Pour le scientifique, cela n'a rien de rassurant. "Ce ne sont pas tout à fait les mêmes antennes".
Pour la télé et la radio, ce sont des fréquences HF, pour la téléphonie mobile, des fréquences micro-ondes. Mais le risque reste le même, tout près des antennes, il y a du danger.
L'énergie de l'onde va en diminuant au fur et à mesure qu'on s'éloigne de l'antenne, les seuils d'exposition du public à ne pas dépasser sont donc en volts par mètre : 28 V/m pour la radio FM, 31 à 41 V/m pour la télé, 41 à 61 V/m pour les portables. « Ces normes sont mauvaises, peste Jean-Louis Bocquet. elles sont trop élevées, ça ne veut rien dire. Si l'on a une antenne à 41 V/m sur un toit, on tombe à 0,2 ou 0,3 V/m au bout de la rue. Quand on passe en voiture devant l'antenne, de temps à autre, pourquoi pas, mais quand on vit à côté de cette antenne ? Quand cette faible exposition d'irradiation de 0,2 ou 0,3 V/m, on la subit 24 h sur 24 ? Quels sont les effets ? On n'a pas d'informations sur la durée... » Jean-Louis Bocquet, inquiété par «
l'effet cumulatif », évoque l'« électro-smog » dans lequel nous vivons déjà : « Nous recevons en permanence des ondes de télé, de satellites, de police, mais aussi des ondes solaires et celles du champ magnétique
terrestre. Elles viennent de toutes les directions, mais l'organisme a appris à s'y habituer, à réparer l'effet de ces ondes. Si on ajoute l'onde de l'antenne de téléphonie mobile, on bouscule l'électro-smog.
Le corps n'arrive plus à réparer... »
M. Bocquet aimerait se procurer un dosimètre, seul appareil capable de combiner la puissance de l'antenne et le temps. Les mesures de champ réalisées sur les antennes sont peu probantes : « Elles sont souvent
faites à des heures creuses, or l'antenne émet quand un portable lui envoie un signal... À 14 h, dans notre rue, il n'y a personne. » À quels effets peut-on s'attendre ? Jean-Louis Bocquet, qui a aussi étudié dans sa carrière les ondes UV, répond : « Les gens sont plus ou moins sensibles au soleil, on bronze vite, on a des coups de soleil ou
on développe un cancer de la peau... Pour les ondes électromagnétiques des antennes relais, comment savoir si l'on aura des maux de tête ou un cancer du cerveau ? Comme on évite les expositions au soleil pour les petits, il faut absolument, par précaution, éviter de mettre ces antennes à proximité d'écoles ... »
Pour notre ville de Bondy, nous finissons de déterminer les différents sites où doivent être effectuées de nouvelles mesures très prochainement. Dès que nous aurons les résultats, une commission, comprenant les opérateurs, UFC-Que choisir, des élus, des représentants des conseils de quartier, se réunira pour les évaluer tout en sachant, comme cité plus haut, qu'il y a désaccord sur les seuils des émissions émises tolérables par l'organisme humain. Il faut savoir aussi que de nombreuses antennes sont installées à proximité de lieux sensibles (écoles, PMI, centres de soins, lycées, collèges...), ce qui est contraire aux recommandations de certains scientifiques dont Mr Bocquet.
M. Durgeat