Le Conseil constitutionnel a décidé mardi soir d'annuler la taxe carbone intégrée au projet de budget 2010. Le gouvernement a aussitôt annoncé un nouveau texte, qui doit être présenté en conseil des ministres le 20 janvier.
"On ne peut pas voir les choses se dégrader (...) après l'échec de Copenhague et dire qu'on n'a pas les moyens d'agir autrement. Ce serait un gâchis phénoménal. Soit le gouvernement laisse faire ce gâchis absolu, soit il en profite pour se ressaisir et être à la hauteur de l'enjeu", a expliqué Cécile Duflot sur Europe 1.
"On ne peut pas avoir les discours qu'a le président de la République et ne pas avoir les actes qui vont avec", a insisté la dirigeante écologiste.
"Je comprends très bien que personne n'ait envie d'une taxe supplémentaire dont on ne voit pas l'intérêt si ce n'est pour boucher les trous qui auraient pu être créés par le bouclier fiscal (...) mais une mesure écologique et utile pour tous et utile pour la planète, je pense que c'est le bon sens", a estimé Cécile Duflot.
A trois mois des élections régionales, où les Verts et Europe Ecologie espèrent confirmer leur percée électorale des européennes de juin 2009, la décision du Conseil constitutionnel "rend encore plus vive notre détermination", a-t-elle expliqué.
Cela signifie à ses yeux "qu'à un moment il faut des écologistes aux responsabilités parce qu'il n'y a pas le courage de passer aux actes".
Saisi par les socialistes, le Conseil constitutionnel a annulé la taxe carbone, mesure phare du projet de budget 2010 qui devait entrer en vigueur le 1er janvier, au motif que les exemptions trop nombreuses étaient "contraires à l'objectif de lutte contre le réchauffement climatique" et créaient une "rupture d'égalité" devant l'impôt.
Pour Cécile Duflot, qui avait parlé de "fumisterie" lors de la création de la taxe carbone en septembre dernier, "c'est presque logique".
"La somme d'exonérations faisait que la taxe carbone n'avait plus qu'un nom mais plus aucun sens et absolument pas l'utilité de la fiscalité écologique", a-t-elle déploré.
Cécile Duflot a réclamé que le montant de la future contribution climat énergie passe des 17 euros prévus aux 32 euros recommandés par la commission Rocard, que l'ensemble des sources d'énergie soient taxées, dont l'électricité, et que les entreprises soient visées par la taxe.
Il faut également que "l'intégralité du montant collecté soit réaffecté à des dépenses d'économies d'énergie (isolation, chauffage, transports en commun) pour être socialement juste et bénéficier aux ménages qui en ont le plus besoin", a-t-elle souligné.
Par Reuters, publié le 30/12/2009 à 08:36