Le conseil municipal de Bondy, réuni ce jeudi 12 mai 2011, a approuvé un vœu pour fermer progressivement les centrales nucléaires, afin d'engager une politique volontariste d'économies d'énergies et de développer les énergies renouvelables. Le conseil municipal de Bondy appelle le gouvernement à permettre un débat national sur la politique énergétique et à élaborer un plan de sortie du nucléaire d'ici 20 à 25 ans.
Ce vœu a été adopté avec 11 votes positifs (5 Europe écologie-les Verts, 3 PS, 2 Bondy Autrement, et 1 PC). 4 élus du Parti communiste et apparentés se sont abstenus, tandis que 24 élus n'ont pas pris part au vote.
CONSEIL MUNICIPAL DE BONDY – 12 MAI 2011
Vœu porté par le Groupe des élus Europe Ecologie/Les Verts
Sortir du nucléaire
dans un délai de 20-25 ans
Tous les jours, depuis deux mois, de la radioactivité s'échappe des réacteurs de la centrale de Fukushima et de l'eau irradiée se disperse dans la mer. La pollution radioactive est avérée, les populations autour de la centrale ont été déplacées. Fukushima doit donc marquer un tournant historique, car 25 ans après, la catastrophe de Tchernobyl n'a pas servi de leçon.
Le Japon compte 49 réacteurs répartis sur 16 centrales. C’est le 3ème pays producteur du monde, l’électricité d’origine nucléaire représentant presque 28,9% de la production. Ce pays était reconnu pour la sûreté de ses installations, c'est le même discours qui est tenu jusqu'à présent en France. Comment y croire encore ?
La France compte 58 réacteurs dans 19 centrales. Les risques en France sont liés aux catastrophes naturelles (inondations, séismes) et terroristes. Les périodes caniculaires et les incendies constituent des risques tout aussi alarmants, d'autant plus que leur fréquence s'accentue dans cette période de réchauffement climatique (incendies en Russie été 2010, canicule en France en 2003). En France, il convient d’arrêter immédiatement la centrale de Fessenheim en Alsace, étant bâtie sur une zone sismique. Or, les normes de sécurité ont changé et la centrale nucléaire n’a pas été sécurisée, comme l’indique, en 2000, un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire. Il y est dit que certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées en cas de séisme. Au delà de ces risques, la production d'énergie nucléaire produit des déchets radioactifs qui sont stockés car personne ne sait et ne peut les traiter. Parmi les nombreux lieux de stockage et d'entreposage de déchets radioactifs, on peut citer les villes de Romainville, d'Aubervilliers et de l’Ile-Saint-Denis.
L'énergie d'origine nucléaire représente environ 15% en France, 9 % en Europe et 2,4% dans le monde. La moyenne mondiale de la part du nucléaire dans la production électrique est de 14%. En France, 80% de la production d'électricité est d’origine nucléaire. Le « tout électrique » dans les habitations est une politique délibérée pour justifier la construction des centrales, ce n’est pas une fatalité. C'est un choix politique pris au sortir de la seconde guerre mondiale en France. Le nucléaire mérite un grand débat national qui n’a jamais eu lieu dans notre pays. La France a les moyens de sortir progressivement du nucléaire dans un délai de 20 à 25 ans et de mettre en œuvre une transition permettant d’avoir accès à une énergie propre et sûre. Ce plan doit être formalisé en termes de délais, de moyens et de transformation des emplois.
En matière d’emploi, il faut dès à présent :
- ouvrir les filières et les formations qui permettront les nouveaux métiers de demain au service d’une consommation énergétique écologiquement et socialement responsable,
- mettre en place un plan de transformation des emplois en lien avec les évolutions et la modification de la politique énergétique nationale afin de préserver les travailleurs d’aujourd’hui.
Pour fermer progressivement les centrales nucléaires, engageons une politique volontariste d'économies d’énergie (isolation des bâtiments, chasse au gaspillage, développement d'équipements moins énergivores...) et d énergies renouvelables (éolien, solaire, bois, hydraulique, biomasse, cogénération...). Agir aujourd’hui en ce sens, c’est permettre demain une réelle indépendance énergétique du pays (aujourd'hui la France importe 100% de son uranium).
Le Conseil municipal de Bondy demande au Gouvernement français :
-de permettre le débat national sur la politqiue énergétique du pays,
- d'élaborer, avec les acteurs économiques et sociaux et els élus, un plan de sortie du nucléaire s'appuyant sur les travaux de ce débat.