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 Sécurité publique : la vidéosurveillance n'est pas la solution

  • pb
  • Vendredi 01/07/2011
  • 17:58
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 Le 17 juin 2011, lors du Conseil Municipal, les élu-es du groupe ont voté contre une demande de subvention pour le centre de supervision urbaine, c'est à dire l'endroit où des agents surveillent les écrans reliés aux caméras de vidéosurveillance. Voici leur inetrvention :

"Nous votons contre la demande de subvention concernant le projet de Centre de Supervision Urbaine. Nous voudrions, tout d’abord, revenir sur le sondage récent fait par la commune qui montre que 55 % des Bondynois jugent prioritaire de renforcer l’implantation de nouvelles caméras. La vraie question aurait dû être de choisir entre plus de caméras ou la mise en place d’une politique globale et intégrée de prévention de la délinquance. Il faut savoir que la vidéosurveillance a un coût d’efficacité extrêmement élevé, un coût tel, que nous craignons qu’il faille choisir entre prévention et caméras.

Le Colonel Philippe Leriche, adjoint au sous-directeur de l'équipement et de la logistique, Ministère de l'intérieur de l'outre-mer et des collectivités territoriales,  membre du Comité de pilotage stratégique du plan de développement de la vidéo protection indique qu'il faut prendre en compte dans le fonctionnement d'un Centre de Supervision Urbaine, les dépenses correspondant aux salaires des agents chargés de visionner les écrans, à l’aménagement technique du local CSU, à la maintenance, au fonctionnement et à la formation initiale et continue du personnel.  Les dépenses de personnel sont fonction du rythme de fonctionnement du CSU (jour et nuit ? weekend compris ?). Il faut normalement que les opérateurs soient toujours deux (auto surveillance – stress en cas de situation d’urgence – par ailleurs, personne ne peut rester attentif devant des caméras plus de deux heures). Donc, en fonction du rythme d’emploi, 7 à 15 agents doivent se consacrer à la mission.
Enfin, un CSU doit s’inscrire dans une stratégie globale. Il se justifie lorsqu’il existe une capacité de réaction immédiate des forces de sécurité (police municipale ou nationale, gendarmerie), c’est à dire des patrouilles pré positionnées dans, ou à proximité de l’espace vidéo protégé. Quand cette capacité n’existe pas, il faut s’interroger sur le rapport coût/ efficacité.

Demander une subvention à l'Etat pour un investissement concernant la sécurité publique,  c'est donner raison à l'Etat dans sa politique de transfert de charges aux collectivités locales  sans moyens correspondants. L'argent de l'Etat doit servir au renforcement des effectifs de police et non pour des caméras.

Le bilan de la vidéo-surveillance doit être débattu entre élus et avec la population en toute connaissance de cause. C'est un préalable à toute demande de subvention concernant la vidéosurveillance ou vidéo tranquillité."

Plus d'informations : lire un précédent article sur le sujet 


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