La réforme de notre système de retraite est nécessaire. Mais elle doit être juste et durable.
Le débat tel qu’il est posé aujourd’hui ne fait qu’accroître l’incertitude sur l’avenir du système car il se focalise quasi exclusivement sur la durée des cotisations. Face à un enjeu aussi important, on ne peut pas se contenter d’utiliser ce seul critère, simpliste et inéquitable.
L’émergence d’une nouvelle génération au travail est une priorité, et le maintien des seniors dans l’emploi ne doit pas se faire au détriment des plus jeunes. La réforme doit conforter le régime par répartition et s’appuyer sur la solidarité inter-générationnelle.
Une politique pertinente est indissociable d’une politique active de l’emploi basée sur la reconversion écologique, la relocalisation de l’économie et la réduction du temps de travail.
Par ailleurs, le niveau moyen des pensions ne peut encore baisser, et la réforme doit aboutir à plus d’équité.
Enfin, la réforme du financement doit reposer sur une juste répartition des richesses. Notre priorité est l’élargissement de l’assiette de cotisation : conditionnalité des exonérations des cotisations sociales, abrogation des exonérations sur les heures supplémentaires, prélèvement sur l’intéressement, les stocks options, les revenus de placement et du patrimoine, contribution spécifique retraites sur les bénéfices des grandes entreprises par l’écrêtement des niches fiscales...
Le débat tel qu’il est posé aujourd’hui n’aura pour seul effet que d’accroître l’incertitude sur l’avenir. Les vendeurs de retraites complémentaires se frottent d’ores et déjà les mains.
Djamila Sonzogni, Porte-parole