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 Quand on n'est pas banquier, seule la lutte paye !

Mobilisation pour le service public d'Education

  • verdur
  • Lundi 20/10/2008
  • 10:00
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Plusieurs dizaines de milliers de personnes, 80.000 selon les organisateurs et 32.000 selon la police, ont défilé dimanche à Paris, sous le soleil et dans la bonne humeur, pour demander au gouvernement d'investir dans l'éducation à l'heure de la crise, au lieu de supprimer des postes.

De la place d'Italie à la Bastille, une majorité d'enseignants, des étudiants, des lycéens et des parents d'élèves de la FCPE ont manifesté, à l'appel de 47 organisations, pour que l'éducation "reste une priorité".

Investir dans l'école, c'est l'avenir, non à la casse du service public d'Education , banques ou éducation, j'ai choisi !, tels étaient les slogans résumant ce mot d'ordre.

"Si vous trouvez que l'Education coûte cher, essayez l'ignorance", pouvait-on lire aussi sur les tee-shirts de manifestants attribuant cette phrase au président américain Abraham Lincoln.

La mobilisation survient quelques jours avant l'examen à l'Assemblée, le 4 novembre, du budget 2009 de l'Education, qui prévoit 13.500 suppressions de postes, après 19.700 au total en 2007 et 2008.

Défilant juste après le carré de tête de la manifestation, les maîtres des Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) étaient venus nombreux pour protester, aux cris de « Rased, vivants! », contre les 3.000 suppressions de postes les concernant annoncés pour 2009.

Ces « Rased » de primaire (écoles maternelles et élémentaires) n'aideront plus les écoliers en difficulté comme aujourd'hui mais seront réaffectés devant des classes entières.

D'une manière générale, avec des slogans comme « Tu réussiras quand tes parents seront riches » ou « L'école est finie, Acadomia pour tous? » (en référence à une société de cours privés), les manifestants mettaient en doute la volonté affichée par le gouvernement de lutter contre l'échec scolaire.

Quelques heures plus tôt sur Europe 1, la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse avait pourtant estimé que les raisons de la mobilisation étaient "en profond décalage avec la situation réelle de l'éducation qui est aujourd'hui la priorité des priorités du gouvernement". Mme Pécresse a dit que la mobilisation était injustifiée.

« J'aimerais que le gouvernement cesse de faire l'autruche et voie que la mobilisation exprime beaucoup de mécontentement et beaucoup d'attentes », a réagi le secrétaire général de la FSU Gérard Aschieri. « Une enquête montre qu'on est largement compris », a-t-il ajouté, en référence au sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France selon lequel 69% des personnes interrogées jugent la mobilisation « justifiée ».

Les Bondynois, enseignants bien sûr, mais aussi parents d’élèves et élus étaient particulièrement nombreux sur le parcours.

Il faudra bien plus qu’une manifestation pour faire reculer ce gouvernement.

Alors, n’hésitons pas, continuons le combat : seule la lutte paye.





Philippe Gauthier


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