Il s'agit là d'un "débat" opportuniste, lancé dans des conditions et des termes biaisés, pour détourner l'attention des véritables problèmes et des vrais échecs au moment des préparatifs de la campagne pour des élections régionales qui s'annoncent difficiles  pour le pouvoir. Un risque: l'ouverture de la boite de Pandore de certaines traditions françaises (cf. Zeev Sternhell. Aux origines françaises du fascisme), un desserrement complaisant des vannes de haine et de colère qui se trompent de cible, qui ne fait que donner des signaux de complicité à l'endroit de l'électorat xénophobe, dont il est attendu en retour la réserve de voix qui manquerait pour avoir une chance de gagner au deuxième tour de scrutin.

Et qu'en sort-il donc de ce débat, au pays de Fernand Braudel ?

Il semble que ce soit l'effet inverse de celui recherché qui se produise: une exaspération qui mobilise une base de gauche foncièrement anti-raciste, et trop souvent abstentionniste, et collatéralement la découverte de quelques émules d'Eric Zemmour, prompts à sauter sur n'importe quel sujet qui sente le faisandé pour faire les intéressants, pour jouer les esprits libres alors qu'il ne s'agit que de voler au secours d'un régime moralement aux abois.