Laurent Spanghero et Stéphane Linou ne sont pas du même bord, mais ils cherchent le même port.
A 72 ans, Laurent Spanghero, l'homme qui a bâti à Castelnaudary la célèbre entreprise de transformation de viande portant son nom, se positionne à la façon d'un "jeune entrepreneur", en n'hésitant pas à se remettre en question. Pour lui, il est grand temps aujourd'hui de trouver "des solutions alternatives à la viande".
Les raisons ? Laurent Spanghero constate qu'en France, en 1950, on en mangeait 50 kilos par habitant. Aujourd'hui c'est le double. Alors que "nous sommes 7 milliards sur la planète, tous les pays émergents, dès lors que leur niveau de vie augmente, souhaitent consommer de la viande". Or en 5 ans, en Chine les prix de cette viande ont été multipliés par 8, et par 5 en Amérique du sud. Laurent Spanghero constate : "Je suis donc certain que d'une part, le monde va manquer de viande et que d'autre part, les pays développés en consomment trop, au regard de leur santé".
L'homme s'est donc attelé à trouver un aliment, à base de produit végétal, qui plaise aux consommateurs et qui soit vendu moins cher que la viande. Travaillant avec des scientifiques pour parvenir à doser les proportions de protéines, il a commercialisé il y a quelques mois des plats cuisinés dénommés "Instants natures". Des compositions réalisées avec des céréales, des légumes secs et de l'huile d'olive, le tout avec le label bio. Et c'est précisément sur ce point que le chef d'entreprise a trouvé de solides axes de convergence avec le conseiller général Stéphane Linou.
Ce dernier annonçait samedi, lors d'une conférence de presse commune, que "si nous étions censés ne rien partager du fait de nos différences de couleurs politiques (NDLR : L. Spanghero est à droite, tandis que S. Linou est écologiste), en me penchant sur le projet de Laurent, je me suis dit qu'il avait tout compris, et que notre travail pourrait être complémentaire et profitable pour le Lauragais". Et de rappeler qu'il avait été élu sous le slogan "Des cantonales pour des solutions locales", tout en dressant la liste de ses actions (lire l'encadré). Pour le "Locavore", il manquait alors un "travail se conjuguant sur une échelle plus étendue". La rencontre avec Laurent Spanghero, visiblement ravi de participer à cette conférence de presse, lui donne ainsi une belle occasion de mettre en pratique les actions "de passerelles" qu'il affectionne.
Ainsi, lors d'une réunion organisée par l'élu entre agriculteurs bio et conventionnels, ces derniers auraient montré un franc intérêt pour supprimer leurs pesticides. Or, il se trouve que Laurent Spanghero, avec "des résultats encourageants" suite à la commercialisation de ses plats cuisinés, via une centaine d'hypermarchés (*), a la ferme intention de "travailler avec les producteurs locaux". Ou, quand la politique dépasse les clivages...
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