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 Prise de Tête à Lyon

Vent froid entre PS et Verts

  • verdur
  • Mardi 29/12/2009
  • 13:45
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Collomb en a par-dessus la tête de Tête ( Libélyon, Liberation.fr)

POLITIQUE - Le père Fouettard a remplacé le Père Noël à la mairie de Lyon, où, dans le contexte des régionales, souffle une bise glaciale entre PS et Verts. Et c’est Etienne Tête, élu écologiste très dissipé de la majorité municipale, et candidat aux régionales sur les listes Europe Ecologie aux côtés du pédagogue Philippe Meirieu, qui a pris la fessée. Gérard Collomb lui a officiellement retiré, lundi dernier, ses fonctions d’adjoint à la ville de Lyon…

Dans le vif. Selon l’entourage du maire PS, le trublion de la vie politique lyonnaise aurait cette fois-ci largement «dépassé les bornes». Dans un entretien à l’hebdomadaire Tribune de Lyon, Etienne Tête avait récemment accusé Gérard Collomb de «mentir» sur un dossier de financement public d’une chaîne de télé privée. L’élu vert a démenti avoir tenu ces propos, l’hebdomadaire a maintenu sa version, le maire de Lyon a tranché dans le vif : Etienne Tête est viré. Cela faisait un moment que la claque menaçait. Tête exaspère Collomb depuis bien longtemps.

Chevalier blanc de la vie politique locale, le Vert s’est fait une spécialité de débusquer et faire annuler devant les tribunaux toutes les décisions politiques qui lui semblent contraires au droit, soulevant les plus grosses affaires locales. Michel Noir et Charles Millon ont fait les frais de son obsession textuelle. Ce qui lui a valu longtemps bienveillance, respect - et une certaine crainte - des socialistes… jusqu’à ce qu’il intègre, avec l’arrivée de Collomb à la mairie, la majorité de gauche. Où, fidèle à lui-même, mais guère porté par la solidarité de groupe, il a continué à s’opposer à tout ce qui lui semblait contraire au droit et à ses convictions.

Or, son nouveau cheval n’est autre que le dossier fétiche de Collomb : le projet de grand stade de l’Olympique lyonnais. Tête passe beaucoup d’énergie à expliquer tout le mal qu’il en pense. Tant sur le plan juridique que politique. Le maire l’a prévenu à plusieurs reprises qu’il serait de bon ton qu’il se calme ou qu’il quitte le navire. Tête s’entête, rappelant que les accords entre Verts et PS prévoyaient une certaine liberté de parole sur les sujets auxquels sont opposés les écologistes.

«Ligne jaune». «Mon éviction est une façon pour Gérard Collomb de dire aux Verts de la majorité : "Voyez ce qui se passe si vous bougez sur ce dossier"», analyse Tête. Pour les conseillers municipaux socialistes, ce limogeage n’a rien à voir avec le grand stade. «C’est un problème de personne. Etienne Tête a franchi la ligne jaune en attaquant Gérard Collomb personnellement. Il avait déjà eu des cartons jaunes. Qu’il ne s’étonne pas de prendre un carton rouge. Quand on est dans une majorité, on respecte le fait majoritaire», explique Thierry Philip, adjoint (PS) de Collomb et candidat aux régionales. Aux européennes, à Lyon, Europe Ecologie était arrivée largement devant le PS.

Alice Géraud


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