L’accord des dirigeants européens pour la protection du climat est une déception et prépare bien mal les négociations internationales de Copenhague de décembre 2009.
L’enjeu est connu : il s’agit de limiter le réchauffement climatique et pour cela diminuer de 30% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020.
L’accord européen prévoit de réduire les émissions de 20 % mais c’est un trompe l’¦il car en réalité 2/3 des réductions pourront se faire par l’achat de crédit carbone hors du territoire européen, et surtout les moyens nécessaires à une diminution réelle des émissions européennes n’ont pas été retenus.
Le compromis négocié par la présidence française n’a été accepté qu’au prix de nombreuses exemptions, totales ou dégressives, pour l’industrie automobile allemande, les centrales électriques au charbon de Pologne, ou pour les secteurs soumis à une concurrence internationale extérieure à l’UE, qui recevront gratuitement leur « droit à polluer ».
Par ailleurs, il n’y a aucune avancée sur la question de la solidarité avec les Pays en voie de développement qui reste sur la base du volontariat. Pourtant un accord global et efficace ne sera possible que s’il prend en compte l’aspiration légitime au développement des Pays du Sud.
On sent bien que les objectifs de court terme de relance économique, dans le contexte de la crise, ont malheureusement dominé les discussions, comme l’attestent les privilèges accordés à la construction des grosses cylindrées allemandes, ou aux secteurs touchés par la concurrence internationale.
Mais ces choix sont un leurre car l’avenir appartient à une économie clairement convertie aux impératifs écologiques, à ceux du climat en particulier.
Les Verts espèrent que le Parlement européen qui doit se prononcer cette semaine saura amender l’accord des chefs d’état.
La campagne pour les élections européennes de juin 2009 sera pour les écologistes rassemblés l’occasion de porter l’exigence d’un plan climat européen à la hauteur des enjeux.
Porte-parole des Verts