Pour avoir proposé «le savoir faire de nos forces de sécurité» aux autorités tunisiennes la ministre des affaires étrangères n’est pas excusable.
Les explications données ensuite pour préciser qu’il s’agissait d’éviter des morts ne font que confirmer son terrible lapsus.
Quand un peuple est en train de se débarrasser d’un dictateur on ne vient pas au secours de ce dernier «pour éviter des tueries». Car le savoir faire dont se vante Michèle Alliot Marie a d’abord pour objectif de réussir la répression engagée.
Ce que révèle les propos de la ministre UMP, c’est qu’elle est à priori du côté du pouvoir, fut-il dictatorial. A aucun moment elle n’a exprimé la moindre sympathie pour ce peuple épris de liberté. On se souvient des ridicules appels à «l’apaisement» quand le régime tirait à balles réelles sur les manifestants.
Cette complaisance est de toute façon la règle envers tous les dictateurs, en Tunisie comme en Algérie, en Guinée, en Côte d’Ivoire, en Lybie ou en Chine.
Quand il a compris que c’était fini pour Ben Ali, Nicolas Sarkozy a néanmoins eu le réflexe de refuser d’accueillir en France le dictateur en fuite. Mais il serait plus crédible s’il exigeait aujourd’hui la démission de sa ministre des affaires étrangères !
Porte parole Europe Ecologie Les Verts
Solidarité avec le peuple tunisien
Démission de Michèle Alliot-Marie et mise sous séquestre des biens de Ben Ali et de sa famille.
Nous avons honte : Madame Alliot Marie à l'Assemblée Nationale a déclaré : « on ne peut que déplorer des violences concernant des peuples amis. Pour autant, je rappelle que cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type.»; Monsieur Bruno Le Maire a quant à lui déclaré « le président Ben Ali est quelqu'un qui est souvent mal jugé mais il a fait beaucoup de choses ». Le Président de la République Nicolas Sarkozy déclarait encore en 2008: « Aujourd'hui, l'espace des libertés progresse en Tunisie ». Ces déclarations répétées renforcent le sentiment d’impunité d’un régime corrompu, répressif , responsable de la mort de plusieurs dizaines de tunisiens; Le régime fait tirer sa police à balles réelles sur son peuple , torture et en dehors de toute légalité. Alors que le Président ben Ali est passible de la Cour Pénale Internationale, les dirigeants de la France continuent à le soutenir comme si de rien n’était. Ils ne sont pas habilités à parler en notre nom.
La décolonisation n’est pas achevée. Les dirigeants français continuent à se comporter vis à vis des peuples comme lors du temps des colonies. Leur Gouverneur s’appelle Ben Ali. Les ministres et les parlementaires défendent les intérêts de la famille Ben Ali comme leur propres intérêts. Les grandes entreprises françaises qui ont souvent des intérêts croisés avec les dirigeants de ces Etats font de même.
C’est pourquoi, nous demandons:
La condamnation explicite de la politique répressive du gouvernement tunisien et la demande de retrait des forces de polices et de la libération de tous les prisonniers politiques
la démission de la Ministre des Affaires étrangères pour ses déclarations honteuses
Soumettre les accords d’association entre l’Union européenne et la Tunisie au respect de la clause sur les Droits de l’homme
La mise sous séquestre des biens et comptes bancaires de la famille Ben Ali afin que le produit de ces vols soit restitué au peuple tunisien.
La position actuelle de la France n’a rien à voir avec celle du peuple français. Elle est illégitime. Que l’on cesse de parler en notre nom !
Signez la pétition ici
Premiers signataires:
Sarkis Frédéric, Bammou Fatma, Farbiaz Patrick, Felhendler Gisèle, Coronado Sergio, Glémain Lautre, Vanhoove Jean-Paul, Lamrani Fouzia, Aidara Moulaye, Court Mireille