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 Le groupe des élus Europe Ecologie-les Verts s'abstient lors du vote d'arrêt du PLan Local d'Urbanisme

Le groupe reconnait des avancées mais pas à la hauteur des enjeux et de l'urgence sociale et écologique

  • pb
  • Mardi 11/01/2011
  • 10:13
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Lundi 10 janvier, en Conseil municipal, a été arrêté le PLU. Les élus écologistes se sont abstenus. Aussi bien sur la place de la nature dans la ville, les déplacements doux, les consommations énergétiques, les mixités sociales et fonctionnelles, le développement d'activités et donc du travail, le PLU a une incidence positive. Nous pensons, malgré ces avancées, que le PLU n'est pas à la hauteur des enjeux. Ci dessous le discours qu'a tenu le groupe en Conseil municipal :

"Depuis une année, nous nous sommes pleinement investis dans la réalisation de ce nouveau plan d'urbanisme (PLU). C'est à des dizaines de réunions que nous avons participé avec les services et les élus, des comités de pilotage aux réunions publiques, des ateliers de l'AEU aux discussions entre élus. Pendant un an, nous avons fait part de nos préoccupations, construire une ville durable, une ville peu émettrice en gaz à effet de serre, une ville qui consomme peu d'énergie, qui en produit même, une ville avec du travail à proximité, une ville innovante dans sa forme urbaine, une ville douce et apaisée, où la nature retrouve une place.

Rappelons que les PLU ont été inventés dans la loi SRU, Solidarité et Renouvellement Urbain. Loi qui rend obligatoire une mixité sociale dans la ville, loi qui met le développement durable, la protection de l'environnement et le bien être des habitants au cœur des préoccupations urbaines. Social et écologie étaient déjà intrinsèquement liés, c'est ce principe général que nous ne retrouvons pas suffisamment dans ce PLU. Nous pensons que nous aurions pu aller plus loin dans les préoccupations environnementales et sociales.

Commençons par les espaces verts, la trame verte est une avancée importante. Elle rend inconstructible les terrains concernés et va permettre de renforcer la biodiversité locale. C'est un espace de respiration, de détente, de bien être, un nouveau paysage pour la ville. Mais nous nous interrogeons, cette trame verte est-elle suffisante pour compenser la carence en espaces verts dans les Bondynois souffrent depuis des années ? Le SDRIF préconise 10 m2 par habitant, aujourd'hui nous sommes aux alentours de 3 m2. Les deux grands espaces verts de la ville se trouvent tout au sud et tout au nord, la trame verte va les relier à l'est. Nous regrettons qu'un emplacement pour un espace vert le long du canal de l'Ourcq ne soit pas réservé dans ce PLU, et devenir ainsi un maillon central de notre trame verte locale.

 

L'Etat, dans sa lettre cadre, nous impose de construire 286 logements par an.  C'est le chiffre de 300 qui a été retenu dans ce PLU. Nous regrettons que le choix du nombre de logements à construire résulte d'une directive de l'Etat. Un état qui ne fait pas respecter la loi SRU et en particulier les 20% de logements sociaux. Nous avons besoin de logements, la population est jeune, elle aura besoin de se loger et de nombreuses familles souffrent de  mal logement. Mais la densification doit être maitrisée. Ce qui fait plaisir en ville, ce n'est pas seulement d'être le plus nombreux possible au km2, mais c'est d'avoir du travail, de pouvoir se former, de faire garder ses enfants, de se promener, de se cultiver... C'est cette recherche de qualité de vie, de mixité sociale, de maillage serré de transports en commun, de commerces et de services, d'espaces de détente et de loisirs qui forme une ville intense. L'intensité plutôt que la densité, voilà notre approche de la ville. 



Nous avons besoin d'anticiper nos infrastructures, nos services. Nous devons dès aujourd'hui être très volontaristes sur l'emplacement de futurs lieux et équipements publics. A cet égard, nous n'avons pas pu trouver de réponses satisfaisantes dans le PLU. Certes le « nouveau quartier » autour du canal et le l'ex RN3 sera programmé ultérieurement, le PLU n'est sur cette partie de la ville aujourd'hui qu'une coquille vide. Nous souhaitons qu'un comité de pilotage de ce projet soit mis en œuvre, nous nous impliquerons dans ce comité et espérons que la population sera également associée à la programmation de ce quartier.

Concernant les économies d'énergies, dans chaque zone, il y a une hauteur maximale qui peut être augmentée de 20% si la construction est peu consommatrice d'énergie. Ceux qui construisent « écolos » peuvent aller plus haut que les autres. Ce qui est un "bonus" aujourd'hui ne le sera probablement plus dans 10 ans. Nous souhaitons que ce bonus soit indexé aux évolutions réglementaires, qu'il permette toujours de faire 20%  mieux que la loi, afin de permettre l'innovation nécessaire et la reconversion écologique du secteur du bâtiment. 

L'ensemble de la ville est concerné par ce bonus écologique, nous espérons que la réalisation d'immeubles économes va se généraliser. Aujourd'hui il n'est pas rare que les charges de fonctionnement des logements doublent les loyers. C'est une priorité que de permettre aux habitants de faire des économies sur leurs consommations, le prix de l'énergie augmente et ce sont les plus pauvres qui sont les plus touchés.
 

Les urgences écologiques et sociales sont liées. Mais les ambitions portées dans ce PLU pour y répondre ne sont pas à nos yeux suffisamment au rendez-vous. Nos ambitions sont modestes, moins visibles. Aux constructions en hauteur, nous opposons le droit au paysage et à la qualité de vie. Aux déplacements en voiture, certes rapides, enfin pas toujours dans notre ville en travaux, nous préférons le vélo, les transports en commun et la marche à pied. Au pillage général de la planète nous opposons la sobriété énergétique, aux technologies de communications nous avons comme premier souci la santé publique, au marketing urbain, nous préférons la participation citoyenne...  Nous ne sommes pas structurellement inquiets, nous sommes réalistes et pragmatiques, nos priorités sont le bien-être dans la ville, la proximité des activités économiques, la lutte contre les pollutions et les gaspillages énergétiques. Nous espérons, à l'avenir et en commençant par le nouveau quartier sur les bords du canal et de l'avenue Gallieni que nous puissions trouver des réponses concrètes et innovantes aux questions politiques que nous, écologistes, soulevons avec ténacité depuis plusieurs années.

 


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