Nicolas Sarkozy prétend avoir entendu le message des élections européennes du 7 juin et se veut aujourd’hui le champion de l’écologie.
Mais des paroles aux actes, il y a un gouffre.
Le vote de la loi Grenelle 1 a tourné à la pantalonnade à l’Assemblée nationale mardi dernier : abaissement drastique des normes pour la rénovation thermique, taxe poids lourds affaiblie, relance des centrales à charbon, dérogations appliquées aux fruits et légumes pour la réduction des pesticides… sans oublier le nouveau régime simplifié pour les installations classées adopté dans le cadre du plan de relance.
De la même façon, au lendemain des élections, Nicolas Sarkozy avait lancé le slogan « Un euro pour les énergies renouvelables pour un euro dans le nucléaire ». Formule peu crédible car où trouver l’argent quand le budget de l’Etat est grevé de plusieurs milliards d'euros par le paquet fiscal, la loi TEPA et les sommes astronomiques déjà investies dans le nucléaire.
Quant à la taxe carbone, la mise en œuvre hypothétique est repoussée en 2011.
En réalité, Nicolas Sarkozy et son gouvernement essaient de repeindre en vert leur politique productiviste, libérale et inégalitaire sans rien changer sur le fond. Dans ce contexte l’idée d’un vice-premier ministre à l’environnement relève de l’éco-blanchiment (éco-blanchiment : publicité utilisant abusivement le thème de l’écologie).
Nous sommes gouvernés par des schizophrènes qui programment la diffusion du film "Home" à l'Assemblée nationale et qui votent le contraire tous les jours.
Djamila Sonzogni, Jean-Louis Roumégas