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 Etat de crises

  • verdur
  • Mardi 24/03/2009
  • 10:48
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Vous trouverez en lien ci-dessous le texte adopté lors du Conseil National Interrégional des Verts des 21 et 22 mars 2009, relatif à  l’état de crises actuel. Ce document synthétise le point de vue des Verts comme réponse à court terme face à la situation de crise de ce premier semestre 2009. Il sera bien entendu approfondi, actualisé en fonction des situations en liaison avec l’ensemble des partenaires souhaitant progresser vers une véritable réforme écologiste. Un groupe de travail, précisant les orientations des Verts dans les différents secteurs financiers, économiques et sociaux pour les mettre en débat avec les organisations de salariés, présentera des premières propositions au Conseil politique des Verts d’avril prochain. Conscients de l’ampleur et de la brutalité du choc subi par les salariés, les Verts prendront l’initiative dans les prochaines semaines de rencontres de travail avec les syndicats, visant à préciser des propositions de conversion écologique des activités (transferts de compétence, formation professionnelle, reconversion industrielle, etc.).



Les deux dernières journées d’action ont montré une mobilisation sociale inégalée depuis des décennies. Et ce n’est pas seulement contre les "crises" que se révoltent des pans entiers de la population. Celles ci fonctionnent comme un révélateur des politiques antisociales suivies depuis des années par les droites du monde entier. Et particulièrement en France, où la politique gouvernementale apparaît enfin pour ce qu’elle est : une volonté de détruire tout un système social pour le profit de quelques uns. Précarité, flexibilité, chômage deviennent une norme, les "travailleurs pauvres" ne sont plus des exceptions. Combien de salariés, de retraités ne peuvent plus vivre décemment ? Les gains de productivité dopent les dividendes des actionnaires mais dégradent continûment les conditions de travail de tous. C’est à cette faillite sociale qu’a mené l’idéologie du tout marché et de l’économisme contre les valeurs de justice, d’égalité, indispensable à toute vie en société.

Selon la lecture dominante de la crise, la récession dans laquelle nous sommes entrés est la conséquence de la crise financière qui a commencé à l’été 2007 avec les premiers soubresauts liés aux subprimes et a dégénéré en crise systémique à partir de l’été 2008. Ce n’est pas notre lecture. Pour nous, la crise financière est le résultat de deux phénomènes qui trouvent leur origine dans l’économie réelle.

Le premier est le recours massif à l’endettement par les ménages pour financer l’acquisition de leur logement, et même leur consommation quotidienne, en raison de la stagnation de leurs revenus. Ce surendettement est la conséquence de la montée des inégalités, de la précarisation du salariat et de l’accaparement de plus en plus grand de la valeur ajoutée par les détenteurs de capitaux. C’est aux Etats Unis que cette dynamique a été la plus forte mais elle est aussi présente en Europe, et notamment en Espagne, au Royaume Uni, en Islande... les pays qui souffrent le plus de la crise aujourd’hui et dont la faillite est une perspective que l’on ne peut pas écarter ce qui aurait des conséquences explosives sur l’Union européenne et sur l’euro.

Le deuxième phénomène est la montée des prix de l’énergie et notamment du pétrole, qui va atteindre à partir de 2007 des niveaux insoutenables pour les ménages dépendants de leur voiture. Comme leur revenu stagne et que leurs dépenses contraintes augmentent, ces ménages ne peuvent plus rembourser leurs prêts. La crise des subprimes commence et déploie ses effets en chaîne sur l’ensemble des banques mondiales en raison des politiques de dérégulation financière que la gauche, comme la droite, a mené des 20 dernières années.
A ces deux phénomènes s’ajoute la spéculation tant dans le secteur financier que sur les marchés de matières premières. La dérégulation et la déconnexion de ces marchés avec l’économie réelle engendrent des effets de levier qui accentuent considérablement les cours notamment en période de crise.

La crise actuelle est donc le résultat du triptyque, montée des inégalités+pression sur les ressources naturelles+dérégulation financière. C’est l’effondrement d’un modèle libéral, productiviste et inégalitaire. C’est ce modèle qu’il faut changer sous peine d’aller vers d’autres événements encore plus dangereux pour les hommes comme pour la planète.
Mais la politique menée actuellement par Nicolas Sarkozy comme par l’Europe ne prend pas le chemin de la rupture avec ce modèle. En ne voulant pas revenir sur le bouclier fiscal ni sur les exonérations sociales et fiscales sur les heures supplémentaires, le président de
la République persévère dans sa logique initiale au moment où il faudrait au contraire en changer. Les milliards d’euros du plan de relance ne nous permettront pas d’aller vers un modèle moins productiviste. Ce plan prévoit par exemple 200 millions d’euros pour l’isolation thermique des logements mais 1,5 milliards d’euros pour l’acquisition de nouveaux armements. 100 millions d’euros pour développer l’agriculture biologique, quand les agrocarburants reçoivent 1 milliard d’euros de subvention.



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