Du soleil, pas trop de glaise collée aux chaussures, 8 à 900 marcheurs tranquilles et décidés : la « coulée verte » de la Dhuis, autour de Villevaudé, n’avait jamais vu passer une telle manifestation. A l’appel d’un collectif de défense de la Dhuis, associatifs, militants, citoyens, se sont retrouvés samedi 19 novembre après midi sur une partie du parcours menacé de dévastation en lisière de la Seine et Marne. Nous étions une douzaine de Bondy et des Pavillons.
Lieu de promenade fréquenté, aménagé et entretenu par l’Agence des Espaces Verts d’Ile de France sur l’aqueduc enterré de la Dhuis, lien naturel entre la Seine St Denis et la Seine et Marne, la promenade de la Dhuis serpente sur le plateau forestier qui risquerait d’être défoncé sur des kilomètres en Seine et Marne.
Car l’exploitation du gypse, la « pierre à plâtre », est plus rentable à ciel ouvert pour les sociétés Lafarge et Poliet et Chausson. La prise de parole par la représentante du collectif s’est déroulée entre deux carrières déjà existantes, profondes saignées balafrant le plateau, pour démontrer à l’évidence que ce type d’exploitation entraîne la destruction radicale du milieu naturel et du paysage, ici des bois riches par leur faune et leur flore indispensables à la biodiversité.
Dans notre département, la défense du bois de Bernouille, à Coubron, à laquelle les Verts de l’époque avaient activement contribué, avait obligé Placoplâtre à exploiter le gypse en souterrain, préservant la forêt. Mais ici la Ville de Paris s’apprêtait à délibérer sur la vente aux sociétés des terrains dont elle est propriétaire (150 m de chaque côté de l’aqueduc enterré de la Dhuis). Grâce à la vigilance locale la délibération a été suspendue. Restons vigilants et mobilisés pour empêcher ce néfaste projet. Pour nous, l’exploitation souterraine reste possible, mais pas la carrière à ciel ouvert ! Et préservons la « coulée verte » de la Dhuis et la « trame verte » d’Ile de France.
Alain Terres