Une ville qui vit, une ville qui bouge, qui s’alimente, qui s’enrichit de projets, de nouvelles réalisations. Une ville qui se tourne vers l’avenir, en anticipant sur les grandes problématiques de notre société, mais une ville qui n’oublie pas son passé et qui donc entretient et réhabilite son patrimoine. Tels sont les enjeux d’une politique pour notre ville qui doit se vouloir ambitieuse et réaliste.
Ali ZAHI l’a souligné : le contexte national mais aussi local dans lequel notre budget doit s’organiser est cette année particulièrement complexe. Annonce du gel des dotations de l’état, suppression de la taxe professionnelle, mise ne place de l’intercommunalité, avec l’organisation des transferts et des compensations, l’ensemble de ces données nous incite à une certaine prudence dans nos orientations budgétaires.
Mais prudence ne veut pas dire immobilisme : maitrise de notre section de fonctionnement, de notre programme d’emprunts, poursuite du désendettement mais parallèlement programme d’investissements ambitieux et cohérent, telles sont les grandes lignes qui se dégagent de nos orientations.
C’est donc dans ce contexte que s’est construit le programme d’investissements lié à la politique éducative dont j’ai la charge.
Il s’agit tout d’abord de continuer les opérations liées au PRU : nous sommes pour cette année 2010 dans la réhabilitation complète de l’école maternelle de la TERRE SAINT BLAISE et nous commencerons les travaux de l’école BOULLOCHE. Nous lançons des études et la phase de concertation avec les équipes éducatives et les parents du groupe scolaire NOUE CAILLET/CAMUS, études qui devraient nous conduire à débuter les travaux dans ces écoles au tout début de l’année 2012. Nous construisons un nouveau bâtiment comprenant salles de classe et salles dédiées au centre de loisir à l’école maternelle SAVARY, nous agrandissons et réaménageons la cour de récréation, nous créons un plateau sportif. Nous terminons la troisième phase de changement des huisseries et fenêtres de l’école Pierre Curie. Nous aménageons 2 nouvelles classes à l’école maternelle CLAUDEL et 2 autres à l’école maternelle Jules FERRY. Nous refaisons totalement la cour de récréation de l’école primaire Jules FERRY : revêtement et assainissement compris. Nous terminerons d’autre part l’étude préalable devant nous conduire au début de l’année 2012 à la réhabilitation du groupe scolaire du MAINGUY. Cet effort conséquent s’accompagnant bien sur d’une liste importante de travaux d’entretien de moindre importance réalisés tout au long de l’année et permettant aux enfants de notre ville d’étudier dans de bonnes conditions matérielles.
Cet effort de notre collectivité est pourtant loin d’être accompagné d’un effort comparable de l’état dans sa gestion du service public de l’éducation.
Soyons clairs : la casse continue. Après les nombreux postes supprimés les années passées, ce sont encore près de 16000 postes qui vont être supprimés. Dans le primaire, alors que plus de 8000 élèves nouveaux sont attendus, près de 9000 postes sont appelés à disparaître.
Dans notre département, où 2000 nouveaux élèves sont prévus, on supprime 20 postes. Ou est la logique ?
Cela bien sur se traduit par des disfonctionnements de plus en plus nombreux, les inspecteurs par exemple ne disposent plus d’aucuns moyens de remplacement quand les enseignants sont malades et au moment où je vous parle de nombreuses écoles sont occupées en Seine Saint Denis par des parents mécontents.
Je reçois de très nombreuses familles en difficulté qui me demande de scolariser leur enfant de moins de trois ans. Souvent pour quelques jours, un enfant né au début de janvier ne peut être scolarisé que l’année suivante. Le taux de scolarisation des enfants de 2 ans qui était de 35% en 2000 est tombé à 15% en 2009, et très vite, nous ne pourrons plus, par manque de moyens rendre ce service aux familles.
Le ministre de l’éducation est un homme plein d’humour et comme beaucoup d’autres membres de ce gouvernement, il adore les effets d’annonce. A grands renforts de médias, il déclare en effet vouloir élargir l’enseignement des langues vivantes aux enfants de 3 ans en maternelle et dans la même logique absurde dénoncée plus haut, il supprime 700 postes d’intervenants en langue vivante dans les écoles.
Mes chers collègues, cette situation est extrêmement grave car un pays qui n’investit plus pour sa jeunesse est un pays qui va très mal. L’OCDE d’ailleurs ne s’y trompe pas : cette organisme qui je vous le rappelle compte 34 pays membres, souligne que l’investissement de la France dans l’école primaire est de 15% inférieur à celui de la moyenne des pays membres de l’organisation.
En tout cas, dans notre ville, nous allons continuer à combattre les effets néfastes de cette politique et c’est le sens des choix budgétaires que j’ai détaillé tout l’heure.
En photo, la cour de récréation du groupe scolaire
Terre-Saint-Blaise, au fond le centre de loisirs Saint-Exupéry
Les élus Europe écologie/Les Verts se satisfont donc de ces choix mais proposent d’aller plus loin dans deux directions.
Chaque investissement doit être en effet évalué avec plus de précision en regard de son coût de fonctionnement. Chaque équipement nouveau doit être conçu en intégrant la manière dont la maintenance de l’équipement pourra être conduite de façon économe. Les plans, la configuration, l’efficacité énergétique par exemple doivent être analysés systématiquement par un énergéticien mais c’est aussi l’association des usagers et des personnels de l’équipement qui peut en amont permettre de viser au plus juste dans des solutions intelligentes et économes.
Nous pensons d’autre part que notre ville a également un potentiel d’économie dans ses achats, dans la gestion des marchés, dans les problèmes de gaspillage, de mutualisation d’appareils. La ville doit apprendre à diminuer ses consommations et c’est le sens de l’arrivée du nouveau directeur de la commande publique arrivé en septembre. Nous pensons que l’action de ce nouveau collaborateur de la ville doit être soutenu et fortement appuyée par les élus. Nous pensons également qu’il faut accentuer dans la définition, l’attribution et la conduite de nos marchés publics, les dimensions environnementales, sociales et éthiques en plus de la dimension économique.
Une ville qui bouge, qui s’enrichit de nouveaux projets, c’est le sens de cette déclaration d’orientation budgétaire, je l’ai dit dans mon introduction. Mais une ville qui s’inscrit aussi avec conviction dans les travaux de notre intercommunalité « EST ENSEMBLE », comment ne pas le mentionner ici. Définir l’intérêt communautaire, mutualiser, créer des dynamiques et des synergies sur ce nouveau territoire et avec une autre échelle, c’est aussi un enjeu important de cette année 2011.