Nous le savons, cette déclaration d’orientation budgétaire arrive aujourd’hui dans un contexte politique, social et économique très difficile. Dans de telles conditions, pour une collectivité telle que la nôtre, mener une politique dynamique, ambitieuse, mais non dispendieuse est un exercice bien périlleux.
Nous avons de nombreuses fois dénoncée la politique du gouvernement : attaque en règle des services publics (nous ne pouvons à ce sujet qu’exprimer notre solidarité avec les personnels de la fonction publique en grève aujourd’hui) mais c’est aussi la réduction des ressources des collectivités locales, la remise en cause des acquis sociaux et dans le même temps, des cadeaux aux banques et aux grands groupes privés.
Que dire de la réforme brutale des collectivités locales et la suppression de la Taxe Professionnelle. Quelle hérésie dans la méthode ! Pour nous les Verts, il ne s’agit pas de fustiger quelconque réforme mais plutôt de revenir sur la manière dont on y procède. Réformer sans réflexion préalable, sans prise en compte des collectivités locales et des populations est inacceptable et dangereux. C’est encore ici cette politique d’effet d’annonce, à l’emporte pièce, populiste et battant en brèche le principe de libre administration des collectivités locales. Pourquoi vouloir à tout prix et dans l’urgence supprimer la TP ? Pourquoi ne pas la rendre plus juste en la transformant ? Car il est contre productif de taxer les yeux fermés les entreprises qui investissent, qui créent de l’emploi et s’engagent dans les industries de demain tournées vers un développement écologique. Des alternatives sont possibles mais encore faut-il en avoir la volonté politique.
Réformer la TP oui, sur la base de la valeur ajoutée, mais en assurant aux collectivités la compensation équivalente et définitive - et non pas pour les seules années 2010/2011. Et en n’hésitant pas à taxer ceux qui, bénéficiant d’aides publiques, continuent à faire du profit en licenciant et en délocalisant leurs entreprises.
Comment ne pas être scandalisé de voir que l’on trouve si facilement des milliards pour sauver les banques mais qu’on s’apprête à sacrifier les collectivités locales. Celles-ci sont pourtant à l’origine de près des ¾ de l’investissement public civil et donc à ce titre les mieux placées pour dynamiser l’économie. Elles sont aussi au plus près des populations fragilisées par la crise. Elles réalisent les lignes de tramways, les logements sociaux, les réseaux de transports régionaux, participent aux enjeux de la recherche, de la formation. Elles gèrent les bâtiments scolaires et conduisent les politiques en matière sportive, culturelle ou d’insertion professionnelle…Et cette liste est loin d’être complète. Alors pourquoi ce gouvernement veut-il réduire leurs capacités au détriment de notre population ?
Comment aussi ne pas évoquer au passage les pitoyables résultats du sommet de Copenhague et cet exercice compliqué où le chef de l’état Français essaie de porter la casquette bien trop grande pour lui d’un écologiste convaincu en essayant de vendre aux médias une coquille vide. Et je ne vous parlerai pas de la fumeuse taxe carbone…Devant cette faillite des états et particulièrement du nôtre, qui développent, qui appliquent des politiques novatrices en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique ? Ce sont les villes, les départements, les régions. Mais ce sont malheureusement ces mêmes politiques qui risquent de passer en premier à la trappe devant ces restrictions budgétaires.
Il est donc effectivement difficile dans ces circonstances de mener cette politique dynamique que j’évoquais tout à l’heure. C’est pourtant ce que la majorité municipale propose à notre population pour 2010. Continuer à mener de front une politique de désendettement et de beaux projets utiles et ambitieux pour notre ville. Et dans ceux-ci, il faut également évoquer bien sur notre participation à cette nouvelle aventure de l’intercommunalité.
Mais il faut faire plus encore car il parait urgent, dans le contexte actuel, de mettre en place une vraie politique d’économie d’énergie dans nos bâtiments publics en créant parallèlement les postes nécessaires à la conduite d’une telle politique. Il faut également développer encore plus rapidement notre réseau de circulations douces et rendre systématique la norme BBC (bâtiment de basse consommation énergétique) dans toute nouvelle construction dans notre ville.
Enfin, vous ne serez pas surpris que je souligne, en tant que maire adjoint chargé des politiques éducatives, la continuité et l’accentuation de l’effort réalisé pour l’enfance, la jeunesse de Bondy et particulièrement la construction de ces 5 salles sur le groupe scolaire Savary/Béthinger/Salengro, pour mieux répondre à l’augmentation de notre population scolaire et aux mouvements liés au P.R.U.
Voilà, nous sommes en tout cas déterminés à relever ce défi qui nous est imposé par le dogmatisme et la courte vue du gouvernement. Nous manquons certes de moyens mais pas d’imagination et de volonté politique.