Etablir un budget répondant au mieux aux aspirations de nos concitoyens n’est jamais un exercice facile. Nous le savons bien, notre marge de manœuvre reste très limitée compte tenu de nos ressources assez faibles et de l’importance des dépenses obligatoires.
Nous sommes confrontés à des inégalités de plus en plus fortes entre les territoires et le gouvernement répond par des dotations toujours plus réduites et inégales. Pour preuve, la loi de programmation de la cohésion sociale prévoyait une augmentation de 120 millions par an jusqu'en 2009 de la dotation de solidarité urbaine (DSU), pour venir en aide aux villes en difficulté. Dans ce cadre, nous avons obtenu une augmentation de notre dotation mais récemment, la commission des finances de l'Assemblée vient d'annoncer une diminution de 30 millions d'euros de la DSU. Tant pis pour les villes qui comptaient dessus et qui ont engagé des actions. Elles n'auront qu'à gérer encore et encore la pénurie, et faire face à des charges de plus en plus lourdes.
Nous savons aussi et nous dénonçons le fait que notre dotation globale de fonctionnement est largement sous évaluée compte tenu de l’évolution de notre population.
Malgré l'opiniâtreté des élus de terrain et du monde associatif, la situation notamment dans les villes de notre département, est loin de s’améliorer. Cette situation est le résultat de l'échec de la politique menée depuis de trop nombreuses années. Dans un rapport rendu public mi-novembre, la Cour des comptes épingle les retards dans le financement des crédits attribués aux associations, les lourdeurs administratives, et le désengagement de l'Etat. Dysfonctionnements, retards de paiements aux associations, opacité, enchevêtrement et lourdeur des dispositifs (à la mission locale par exemple, nous avons vu certaines subventions concernant des dispositifs d’accompagnement des jeunes vers l’emploi nous parvenir avec des mois voire plus d’une année de retard, ce qui vous en conviendrez peut fragiliser notablement les finances d’une telle structure). Cette enquête pointe donc l'échec de la politique de la Ville depuis cinq ans. Dans ces conditions, il est évident que nous serons très attentif au nouveau plan banlieue que Fadela Amara, doit présenter en janvier.
En ce qui concerne la construction de notre budget, le groupe des Verts souhaite que l’on poursuive le travail de réflexion engagé pour associer davantage la population à sa préparation. Dans ce cadre, nous pensons que nos conseils consultatifs de quartier doivent être davantage impliqué pour l’élaboration de nos choix budgétaires.
Parmi les points évoqués tout à l’heure par M.ONG, vous me permettrez de revenir en détail sur la réflexion qui doit être menée autour des problématiques liées à la maîtrise de l’énergie : améliorer les performances énergétiques et environnementales de nos bâtiments publics, c’est bien sur diminuer les émissions de gaz à effet de serre mais c’est aussi réaliser des économies financières.
Je voudrais rappeler que notre collectivité consomme de l’énergie et des produits. Elle offre des services, réalise des investissements, génère des déplacements pour ses employés et ses usagers. Sa façon de gérer l’énergie a des conséquences sur le niveau des consommations et sur la quantité de gaz à effet de serre induite. 3/4 des consommations d’énergie des communes concernent le patrimoine bâti (locaux administratifs, scolaires, culturels, sportifs, sanitaires et sociaux, et locaux d’habitation…), 20% l’éclairage public et 10% les véhicules municipaux.
Nous disposons de leviers pour mettre en place une gestion rationnelle de l’énergie :
-Un suivi comptable des consommations et des émissions de CO2 des bâtiments et des équipements;
-Des choix de conception et de réhabilitation des bâtiments;
-Une réflexion sur les achats et commande publique responsable;
-La mise en place de plans de déplacement pour les employés.
Notre réflexion a déjà été engagée durant cette mandature avec notamment l’assistance de l’association « MVE » Maîtrisez votre énergie, il est temps à présent compte tenu de l’urgence des problèmes environnementaux de passer la vitesse supérieure. Nous attendons certes que l’état s’engage à nos côtés puisqu’un des axes du Grenelle de l’environnement est de, je cite : Lancer un chantier sans précédent de rénovation thermique des bâtiments publics existants (Espérons que cette montagne médiatique savamment orchestré n’accouchera pas d’un souris !).
En tout cas, nous avons la responsabilité en tant que collectivité locale d’être un exemple sur ces problèmes, pour l’ensemble de nos concitoyens.
En ce qui concerne les opérations liées à l’ANRU, nous avons déjà dit ici combien ce dossier nous paraissait important pour l’avenir de notre commune : opérations de démolition et reconstruction de nouveaux logements sociaux plus beau, dans un cadre de vie plus agréable, désenclavement des quartiers, nouvelles voies de circulation, nouveaux commerces, les objectifs sont ambitieux. La participation de la population à toutes les étapes du projet est fondamentale. De nombreuses réunions d’informations et d’échanges ont déjà été organisées par la municipalité et par les bailleurs. Un des enjeux est également de permettre et de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes dans les nombreux chantiers qui vont s’ouvrir. Dans le cadre d’un partenariat entre la mission locale et les bailleurs, nous travaillons à ce dossier et nous pensons être à même à très brève échéance d’ouvrir un premier chantier d’insertion pour des métiers touchant à l’aménagement des espaces extérieurs… terrain de jeux, square, espaces verts.
Un des grands projets pour la ville dans les années à venir est la création d’une ZAC près des berges du canal de l’Ourcq.
Les Verts demandent que cette zone d’activités soit une ECOZAC : avec des constructions, dont le futur collège, non seulement en HQE (Haute Qualité Environnementale) mais aussi en énergie passive (bâtiments très isolés, avec l’utilisation d’énergies renouvelables pour le chauffage et l’eau chaude) et même positive (bâtiments avec des installations productrices d’énergie, capteurs photovoltaïques voire même petit éolien…); avec également la création d’un espace vert sur la parcelle associant aires de jeux et espace naturel ; une priorité d’autre part aux entreprises appartenant aux éco-filières ; la mise en place d’une Charte avec ces entreprises, pour un respect de l’environnement et de la propreté des lieux (pas de poussières, par exemple, pour les chantiers de béton) ; nous pourrions également engager une étude pour la création d’un espace d’achats de produits biologiques et pour la réalisation d’un port de marchandises avec des normes environnementales précises, pour mettre en place, entre autres, un transport fluvial pour les livraisons des magasins longeant la RN3 par exemple..
Les Verts sont très attachés à rendre notre ville toujours plus agréable à vivre, tout en étant respectueuse de l’environnement. Cet aménagement de ZAC peut nous permettre d’apparaître comme une ville novatrice, une ville modèle dans la gestion des problèmes environnementaux.
Aujourd’hui, nous l’avons vu, le travail des élus locaux est rendu difficile par le désengagement de l’état ainsi qu’une déréglementation dans toute une série de domaine. On a aussi parfois l’impression de ne plus être pris au sérieux quand on évoque des actions de solidarité, de prévention, d’éducation, d’équité, ou de partage. La mode est à la productivité, la répression, le chacun pour soi, l’autorité, la rigueur économique ( toujours pour les mêmes, ceux qui n’ont déjà pas grand-chose). Mais cette vision de la société n’est pas la nôtre et nous allons continuer malgré les difficultés de mettre en œuvre une politique cohérente au service de tous, au service de la famille, des plus jeunes aux plus anciens.